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The Wall (en français : « le Mur ») est le onzième album du groupe de rock progressif britannique Pink Floyd, et leur second double album. Enregistré sur une période de huit mois, l'album est sorti le 30 novembre 1979 en Grande-Bretagne et le 8 décembre aux États-Unis. Il est souvent considéré comme l'un des plus grands albums de Pink Floyd et marque l'apogée du groupe, qui ne rencontrera plus de succès équivalent par la suite. L'album fait partie des dix meilleures ventes d'albums aux États-Unis, et est le double-album le plus vendu au monde.
L'album The Wall fait partie d'un grand projet concept à trois volets, le premier étant l'album lui-même, sa représentation sur scène et, finalement, un long métrage basé sur l'histoire de l'album. La réalisation du projet dura quatre ans ; le projet fut créé en 1978 et le film sortit en 1982. Comme les trois albums précédents du groupe (The Dark Side of the Moon, Wish You Were Here et Animals), The Wall est un album-concept, mais aussi un opéra rock ; il traite du thème de l'isolement et de ses conséquences mentales, et les chansons suivent toutes un fil conducteur pour former une histoire. De ce fait, l'album sonne plus dur et théâtral que les précédents albums de Pink Floyd.
The Wall marque la dernière véritable entente entre les deux auteurs-compositeurs du groupe, Roger Waters et David Gilmour. Les tensions sont alors croissantes au sein du groupe, avec Waters devenu sa seule force motrice — il signe seul la quasi-totalité des titres de l'album —, et finissent par mener à l'exclusion du claviériste Richard Wright, qui ne réintègre le groupe officiellement qu'en 1994, longtemps après le départ de Waters. Ce dernier quitte le groupe en 1985, après l'album suivant, The Final Cut, pour entamer une carrière solo.
On peut employer des termes aussi divers que variés pour essayer de définir The Wall : il peut être considéré comme un opéra rock, un album-concept, une comédie musicale ou même un oratorio. Aucun de ces mots n'est complètement approprié, mais il y a une part de vérité dans chacun d'eux. Un opéra rock est, par définition, un album rock dont les morceaux constituent la trame d'une histoire. De plus, la chanson The Trial rappelle le style d'une opérette. Dans le lexique standard de la musique rock, il peut aussi être défini comme un « album-concept ».
L'histoire de l'album raconte la vie d'un anti-héros nommé Pink, qui est oppressé dès les premiers instants de sa vie : il perd son père, tué à Anzio durant la Seconde Guerre mondiale — comme le propre père du bassiste Roger Waters, Eric Fletcher Waters — (In the Flesh?, Another Brick in the Wall, Part I), est ensuite surprotégé par sa mère (Mother), tyrannisé par des professeurs désireux de le modeler comme les autres élèves dans le « moule » que réclame la société, d'où l'image récurrente du hachoir à viande (Another Brick in the Wall, Part II). Pink se retire alors dans un univers imaginaire en bâtissant un mur imaginaire, une allégorie représentant sa distanciation émotionnelle, pour le protéger du reste du monde : chaque traumatisme qu'il subit est une brique de plus à son mur. Parallèlement à ce processus, il devient une « rock star » (Young Lust) et se marie, mais il s'éloigne de plus en plus de sa femme, qui finit par le tromper (Don't Leave Me Now). Pink achève alors la construction de son mur (Goodbye Cruel World).
Il sombre alors peu à peu dans la folie et la dépression. Perdu en lui-même, il doit cependant refaire surface en raison de son mode de vie : son entourage lui injecte des médicaments pour qu'il puisse assurer ses concerts (Comfortably Numb, The Show Must Go On). Pink hallucine et se prend pour un dictateur fasciste : ses concerts deviennent des prestations néo-nazies durant lesquelles il envoie ses hommes contre les fans qu'il considère indignes (In the Flesh, Run Like Hell, Waiting for the Worms), mais sa conscience finit par se révolter et le soumet à un procès dans lequel il est à la fois accusé et plaignant (The Trial). À l'issue de ce procès, le juge ordonne que le mur soit détruit et que Pink s'ouvre au monde (Outside the Wall).
L'album se conclut sur les paroles « isn't this where… » (« n'est-ce pas par là… ») ; il avait débuté sur les mots « …we came in? » (« …que nous sommes entrés ? »), formant ensemble la phrase « Isn't this where we came in? » (« n'est-ce pas par là que nous sommes entrés ? »), montrant la nature cyclique de l'idée de Waters : le processus de se construire un mur pour ne pas faire face à la réalité est continuel chez l'homme.
Le producteur Bob Ezrin a joué un rôle majeur dans l'élaboration de l'histoire en éclaircissant le récit présent dans les démos originales de Roger Waters via l'écriture d'un script, qui réclama l'écriture de chansons supplémentaires pour boucler l'intrigue. Toutes les paroles et la majeure partie de la musique ont été écrites et composée par Waters, avec des contributions minimes de David Gilmour et Bob Ezrin.
The Wall regroupe vingt-six titres (à raison de treize sur chaque disque), dont trois compositions cocréditées avec David Gilmour, parmi les plus connues de Pink Floyd : Comfortably Numb et Run Like Hell, notamment. Le reste de l'album — sauf le théâtral The Trial coécrit avec Bob Ezrin — est signé par Roger Waters ; l'album porte manifestement sa marque.
The Wall se compose d'un mélange de titres rock (Young Lust, In the Flesh), de titres plus calmes et sombres (Don't Leave Me Now, Is There Anybody Out There?), de ballades rock (Mother, Hey You) et même plus ou moins disco (Another Brick in the Wall, Part II).
Plusieurs titres de l'album ont été enregistrés avec un orchestre et des musiciens et choristes additionnels, pour renforcer l'aspect opéra rock de l'album, et le mixage est assez élaboré, incluant de nombreux effets sonores théâtraux comme des bombardements, un effondrement, etc. La guitare acoustique est prédominante dans certaines chansons (Mother, Goodbye Blue Sky), et d'autres titres alternent avec du rock électrique (Hey You). La chanson Is There Anybody Out There? est un mélange entre parties de synthétiseur sombres et inquiétantes et pièce instrumentale acoustique que l'on peut qualifier de « classique ».
Le rock progressif des précédents albums du groupe est loin derrière : les chansons ne durent en moyenne pas plus de quatre minutes, les envolées musicales sont restreintes et le « son Pink Floyd », planant et mélodieux, d'Echoes ou de Shine On You Crazy Diamond est moins présent ; il disparaîtra complètement sur le prochain album, The Final Cut, en partie en raison du départ du claviériste Rick Wright, qui jouait un énorme rôle dans le « son Pink Floyd ».
Les changements de tempo et de signature rythmique propres au rock progressif sont encore présents, notamment sur Mother, où se regroupement des mesures 6/8 (six croches par mesure), 9/8 (neuf croches par mesure) et le traditionnel 4/4 (quatre temps, noires, par mesures).
The Wall est le premier album de Pink Floyd depuis The Piper at the Gates of Dawn, en 1967, dont la pochette n'est pas réalisée par Storm Thorgerson et de son studio Hipgnosis. Cette fois, c'est Gerald Scarfe qui fut appelé pour créer le « design » et la pochette de l'album avec Roger Waters.
La pochette de l'album représente très simplement un mur blanc immaculé, le « mur » conceptuel symbolique de la non-communication. Sur le mur est écrit le nom du groupe et de l'album, en lettres peintes en noir. Contrairement à l'édition en CD, sur la pochette originale du vinyle ne figurait qu'un mur, sans le nom du groupe et de l'album. La mention « Pink Floyd The Wall » se trouvait en fait sur un autocollant transparent et électrostatique que l'on pouvait poser ou retirer à loisir de la pochette.
Scarfe a également dessiné les personnages présents dans le concept de l'album : le juge de The Trial sous la forme d'une paire de testicules avec des yeux et une perruque de magistrat, le professeur de Pink avec une canne et des yeux extraordinairement exorbités, etc. Le héros, Pink, est représenté sous la forme d'une marionnette nue, un pantin sans fil, représentative de son état mental et de la façon dont la société le traite.
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