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Six mois après que la nation l'a élu premier Pop Idol de Grande-Bretagne, Will Young est confronté à une perspective bien plus intimidante que celle de chanter devant Simon Cowell : la pression de sortir l'un des premiers albums pop les plus attendus de ces derniers temps. Si l'on considère que ses collègues Hear'Say n'ont mis que six semaines à enregistrer leur premier album, plutôt oubliable, le fait que From Now On n'ait pas été publié à la va-vite est de bon augure. Ce n'est pas ce que l'on pourrait penser en lisant les trois premiers singles. Simon Cowell est sans aucun doute un homme d'affaires avisé qui sait où se trouve l'argent, mais sa valeur artistique est pratiquement nulle. Young a prouvé qu'il était l'un des chanteurs les plus doués et les plus uniques qu'ait connu un concours de talents britannique, ce qui rend d'autant plus remarquable le fait qu'il ait été affublé d'un titre qui aurait pu mettre fin à sa carrière avant même qu'elle n'ait commencé. "Evergreen", le premier single qui s'est vendu le plus rapidement de tous les temps, peut être légèrement pardonné. Reprise d'un titre de l'album Westlife, elle est ringarde et clichée, mais ses paroles faussement inspirantes et sa sonorité de power ballad "stand up for the key change" sont devenues le modèle de tous les gagnants de concours de talents, de Kelly Clarkson à Leona Lewis.
Sa double face A, moins connue, "Anything Is Possible", est moins réussie. Écrite par Cathy Dennis, probablement un jour sans, c'est une tentative molle et sans vie de R&B doux, une direction que Young a sans surprise décidé de ne plus tenter depuis. "Light My Fire", une reprise de l'interprétation de José Feliciano plutôt que de l'original des Doors, convient beaucoup mieux à la voix soulful de Young et c'est d'ailleurs la première fois que l'on entend ses ad-libs désormais caractéristiques, mais c'est un choix paresseux et peu inspiré qui semble conçu uniquement pour obtenir un autre numéro un. Cependant, ce n'est pas aussi paresseux que le troisième single, un duo avec Gareth Gates, finaliste de Pop Idol, sur une reprise de "The Long and Winding Road" des Beatles. Un numéro de karaoké atrocement ennuyeux qui, étonnamment, ne figure pas sur le pauvre premier album de Gates, mais qui s'est retrouvé d'une manière ou d'une autre sur celui de Young, qui est de loin supérieur. C'est donc avec soulagement que l'on constate que le reste de From Now On est beaucoup plus subtil - sa pop imprégnée de cordes évoque le son classique de Burt Bacharach des années 60. En effet, Bacharach apparaît lui-même en tant que co-auteur du luxuriant "What's in Goodbye", mais des titres comme "Cruel to Be Kind" et "Lovestruck" ne dépareilleraient pas non plus sur une compilation de "Music to Watch Girls Go By". Les chansons aux sonorités plus contemporaines sont tout aussi convaincantes.La chanson titre est un joli morceau acoustique midtempo qui rappelle les moments les plus tendres de Robbie Williams, tandis que "You And I", probablement le point culminant de l'album, est une magnifique ballade au piano avec un chœur gospel et un refrain qui réussit à être à la fois exaltant et déchirant. Dans l'ensemble, c'est un effort inconsistant. Mais si vous ignorez les singles pourris, vous vous retrouvez avec une collection bien produite et bien conçue de chansons pop matures qui suggèrent que Young n'aura aucun problème à se libérer de son étiquette de Pop Idol à l'avenir.
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