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Ummagumma est le quatrième album du groupe de rock progressif britannique Pink Floyd. Sorti en double album en octobre 1969 en Angleterre et un peu plus tard aux États-Unis, il est composé d'un disque studio, et d'un disque en concert.
Le terme Ummagumma semble ne rien vouloir dire. C'est en fait une expression argotique qui signifie « enlever ses bottes », mais signifie aussi « faire l'amour ». Ummagumma pourrait aussi désigner le rock 'n' roll1. D'ailleurs, la prononciation varie ; au cours d'une interview, Nick Mason dit oo-mah-goo-mah, tandis que Roger Waters, lors d'un concert, a prononcé uh-ma-gum-a.
Ummagumma est le premier album-concept de Pink Floyd et l'un des premiers de la mouvance rock psychédélique / rock progressif britannique avec S.F. Sorrow des Pretty Things et Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles. Cependant, contrairement à la pratique précédente en la matière, le « concept » de celui-ci ne repose pas sur un récit ou un thème sous-jacents mais sur une cohérence formelle et proprement conceptuelle.
L'album contient deux disques, le premier reprenant des prestations publiques, le second composé de morceaux enregistrés en studio. Les concepts retenus sont, pour les deux disques présenter des morceaux longs (environ 10 minutes) composés et interprétés dans un esprit « psychédélique », pour l'album studio que chaque membre du groupe propose son propre morceau.
Au final les membres du groupe furent déçus par le résultat : David Gilmour ne sut pas « s'expliquer son succès commercial », tandis que Roger Waters dit simplement : “Ummagumma? What a disaster!” (« Ummagumma ? Quel désastre ! »). Il obtint pourtant en France le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros et connut une faveur certaine en Grande-Bretagne, figurant à la cinquième place dans le classement des albums. Aux États-Unis, il atteindra la 74e place du Billboard 200 et se vendra à plus d'un million d'exemplaires.
La partie « live » est un concert enregistré au Mother's Club de Birmingham le 27 avril et au Manchester College of Commerce le 2 mai 1969. Il comprend Astronomy Domine et Careful with That Axe, Eugene, tous deux bien enrichis par rapport à leurs premières versions studio (respectivement dans The Piper at the Gates of Dawn et en 45 tours), et des versions évoluées de la même façon de deux morceaux de l'album A Saucerful of Secrets : le morceau-titre, enrichi d'une mélopée vocale de Gilmour basée sur la grille d'accords finale, et le psychédélique Set the Controls for the Heart of the Sun dans lequel la partie centrale instrumentale en partie improvisée se décompose en un crescendo suivi d'un mouvement « spatial » à l'ambiance éthérée, et double sa durée.
La partie studio, au son assez déroutant à l'époque, est une suite de compositions psychédéliques en majorité instrumentales de chaque membre du groupe. Une anecdote montre à quel point cet album a été composé par chaque membre du groupe indépendamment des autres : David Gilmour, qui n'avait à l'époque jamais rien composé, exception faite de l'espagnolade A Spanish Piece dans More, demanda un peu d'aide à Roger Waters qui lui répondit simplement non. L'idée de laisser à chaque membre du groupe une partie de l'album viendrait de Richard Wright, qui se sentait frustré de ne pas pouvoir jouer de la musique « sérieuse ». Il qualifiera quelques années plus tard sa propre production (Sysyphus) de « prétentieuse ».
Le titre Embryo, qui apparaît sur la compilation Works, fut enregistré pour Ummagumma, mais étant une composition de groupe, il fut écarté. Il fut cependant très largement utilisé dans le répertoire de concert du groupe à cette époque.
Réalisée, comme les deux précédents albums, par Hipgnosis, la pochette de l'album studio est globalement divisée verticalement en deux parties. Dans celle de droite, on voit l'extérieur d'une pièce donnant sur un jardin de style anglais. Dans ce jardin, on voit les différents membres du groupe (la photo est prise de manière à ce qu'aucun des membres ne cache ceux qui sont derrière lui) :
- au premier plan, assis sur un tabouret adossé au mur, David Gilmour ;
- derrière Gilmour, assis par terre, Roger Waters ;
- derrière encore, debout sur la pelouse, regardant le ciel, Nick Mason ;
- enfin dans le fond, Richard Wright faisant la posture de hatha yoga appelée Sarvangasana (plus connue sous l'appellation populaire "la chandelle").
La partie gauche est composé d'un mur blanc :
- au pied de ce mur est posé l'album de la musique du film Gigi (absent de la version américaine pour des raisons de copyright), une comédie musicale de 1958 ;
- devant cet album est écrit « Pink Floyd » en lettres majuscules blanches posées sur le sol ;
- sur le mur est accroché un cadre, dans ce cadre la même photo est reproduite, de manière à créer une mise en abîme. Dans ce cadre cependant, la position des membres du groupe est changée : celui qui était au premier plan passe au fond, celui du second plan au premier et ainsi de suite. Sur la pochette de l'album, le tout dernier cadre (minuscule) clôt cette mise en abîme en montrant la pochette du précédent album du groupe, A Saucerful of Secrets, sur la pochette du 33 tours et de la première édition CD (pochette 4 CD). Ce n'est pas le cas du poster qui accompagne la version CD et de la deuxième édition CD (pochette cartonnée verte). Cette photo figure au milieu du verso et sur le côté de la pochette live de la deuxième édition CD.
La pochette de l'album live (prise près de l'aérodrome de Biggin Hill, près de Londres) représente deux roadies, Alan Stiles et Peter Watts, avec le camion de tournée du groupe et leurs instruments étalés sur la route de manière à former un triangle, pointe vers le bas. Cette photo figure au milieu du verso et sur le côté de la pochette studio de la deuxième édition CD.
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