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The Who By Numbers est un album des Who de 1975. Il atteignit le statut de disque d'or aux États-Unis fin 1975.
Ce disque a été produit par Glyn Johns. C'est la première fois que Johns dirigeait seul un enregistrement des Who ; auparavant, il n'était que producteur associé. L'enregistrement eut lieu aux studios Shepperton Sound Stage avec l'assistance du studio mobile de Ronnie Lane durant les mois d'avril et mai 1975. Le tout commença par une séance d'improvisation le 4 avril, continua en mai, et les overdubs furent rajoutés en juin. Le mixage fut effectué aux studios Island, Notting Hill, Londres, durant les mois de juillet et d'août.
Pete Townshend souffrait du syndrome de la page blanche au moment de l'écriture de The Who By Numbers. Il a dit plus tard que pratiquement tout ce qu'il avait écrit à l'époque s'était retrouvé sur l'album mis à part une poignée de chansons, ce qui contraste avec le projet Lifehouse et Quadrophenia où l'auteur s'était montré très prolifique.
L'album parut sous le label Polydor, le groupe ayant refusé, suite aux disputes avec leurs ex-managers Kit Lambert et Chris Stamp de le publier sur leur propre label Track Records. Il atteignit la septième place des classements d'album en Grande-Bretagne. Aux États-Unis, il parut sous le label MCA, avant d'atteindre le numéro 8. Il fut reconnu comme disque d'or le 10 décembre 1975, et comme disque de platine en 1993.
Dans l'argot mod, un « number » désigne un « gars », un « type ». Le groupe a d'ailleurs eu brièvement comme nom The High Numbers (1964).
Le disque est plus souvent connu pour être le plus « sombre » et personnel écrit par le guitariste Pete Townshend. Il est certain que les thématiques dominantes sont particulièrement déprimantes. Presque toutes les chansons de l'album présentent une vision de l'existence particulièrement désabusée, voire morbide à certains moments. However Much I Booze et They Are All in Love sont des exemples de cette ambiance désespérée. Il faut rappeler que Pete Townshend s'est toujours inspiré de ses tourments intérieurs dans son écriture, toujours avec une certaine forme d'honnêteté, comme dans My Generation ou Pictures of Lily. Ici, le contexte personnel de Pete Townshend était assez défavorable.
En 1975, les relations entre les membres du groupes n'étaient pas au beau fixe. Notamment, Pete Townshend et Roger Daltrey se querellaient souvent, parfois assez violemment. Townshend a livré une longue interview au New Musical Express durant l'année, se livrant à une diatribe acérée contre ses camarades, étant particulièrement féroce envers Daltrey. L'entourage du groupe se montra consterné, et Townshend dut s'excuser. Il fallut quelques mois avant que l'entente revienne entre le chanteur et le guitariste3. Keith Moon avait des problèmes d'impôts, et dut s'exiler aux États-Unis, ce qui ne facilitait guère les choses.
De plus, Townshend souffrait d'un alcoolisme de plus en plus gênant, qui mit en péril sa vie de couple. Plus dangereux encore, le guitariste avait commencé à prendre de l'héroïne, ce qui manqua le tuer quelques années plus tard. C'est ainsi que les textes reflètent cette situation difficile. Cependant, toutes les chansons ne sont pas pessimistes: Imagine a Man et Blue, Red and Grey présentent une poésie onirique et apaisée.
La musique de ce disque est assez différente des albums précédents, bien que se plaçant dans la lignée du style des Who. Les synthétiseurs ont pratiquement disparu (ils reviendront en force dans l'album suivant, Who Are You) ; les compositions sont bien moins complexes que celles de Quadrophenia. Cependant, on retrouve plusieurs marques de fabrique des Who : virtuosité de la section rythmique (John Entwistle en particulier), mélange de guitares acoustiques et électriques, harmonies vocales, le tout joué avec une énergie particulière.
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