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Atom Heart Mother est le cinquième album du groupe de rock progressif anglais Pink Floyd sorti en 1970. Son nom, qui est aussi celui du premier morceau du disque, vient d'un article de journal qui parlait d'une femme équipée d'un stimulateur cardiaque nucléaire.
Cet album, pour certains de ses titres, est encore marqué par le côté psychédélique du groupe, mais s'inscrit résolument dans la dimension progressive du rock. Il débute par le titre instrumental Atom Heart Mother de plus de vingt-trois minutes. On ne pouvait, à l'époque, faire de morceau plus long car la face d'un 33 tours ne durait pas plus de vingt-cinq minutes. Atom Heart Mother se distingue des productions floydiennes précédentes par une orchestration complexe et l'utilisation d'instruments classiques tel que des cuivres et des chœurs contemporains. Atom Heart Mother est l'un des très rares morceaux du groupe, à cette époque, à avoir été coécrit par un membre extérieur, le musicien avant-gardiste Ron Geesin ; c'est à lui principalement que l'on doit l'orchestration de ce mélange d'harmonies et de dissonances classiques, de chants quasi-grégoriens (John Aldiss Choir, les Chœurs de John Aldiss) voire « Carl Orffiens », et de rock. Cette composition qui était déjà jouée sur scène en quatuor depuis janvier 1970 sous le titre The Amazing Pudding, ne connut qu'une vingtaine de représentations avec orchestre, dont une en janvier 2012 au Théâtre du Châtelet sans Pink Floyd mais dirigée par Ron Geesin.
La seconde face de l'album comprend quatre morceaux, dont trois sont de très calmes ballades chantées par chacun des trois paroliers du groupe :
- If, une ballade folk de Roger Waters qui rappelle assez celles de Leonard Cohen ;
- Summer '68, une critique de l'univers du rock à partir d'une banale histoire de flirt avec une groupie, de Richard Wright ;
- Fat Old Sun, une composition de David Gilmour douce et onirique, un classique des concerts du groupe où elle dure parfois jusqu'à un quart d'heure ;
- Alan's Psychedelic Breakfast est un long morceau alternant musique et bruitages avec de nombreux sons très évocateurs et souvent plutôt drôles produits par un homme prenant son petit déjeuner. Le morceau, très varié, loin d'être languissant, s'étale sur toute la durée du petit déjeuner d'Alan. Il met en scène Alan Stiles, un des roadies de Pink Floyd ; c'est également lui qui fait les bruits et qui parle.
Alan Parsons est ingénieur du son de cet album tout comme sur The Dark Side of the Moon. Mais qu'on ne se méprenne pas. Ce n'est pas lui le « Alan » du dernier morceau de l'album, mais Alan Stiles, l'un des deux ingénieurs qui se trouvent sur la photo figurant au dos de la pochette d'Ummagumma, représentant le matériel de musique exposé sur une piste de l'aérodrome de Biggin Hill devant l'un des véhicules du groupe.
Un des titres de travail de la suite Atom Heart Mother était Epic.
Stanley Kubrick demanda la permission d'utiliser l'album pour son film Orange Mécanique mais Pink Floyd refusa. Il semble qu'il y eut des regrets ensuite, après visionnage de l'œuvre.
La pochette de cet album représente une vache nommée Lulubelle III, blanche avec des taches marron, vue de trois quarts arrière, la tête dirigée vers l'objectif, dans une prairie verdoyante. Le nom du groupe n'apparaît pas, ni le titre de l'album (hormis sur certaines versions). Le groupe lui ayant demandé « quelque chose de simple », Storm Thorgerson a déclaré avoir simplement pris sa voiture et s'être rendu à la campagne pour photographier la première chose qu'il a vue.
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